Les moulins en Perruque, c’est parti !!!

dimanche 23 mars 2008

Ne le dites surtout pas, mais les phaussaires du Conservatoire des Curiosités viennent d’entreprendre un nouveau bricolage du réel en s’attachant à la restauration de moulins à eau retrouvés dans les méandres d’imaginaires bretons…

Un peu d’histoire…

En 2006, un partenariat avec l’Office de développement culturel des Côtes d’Armor et trois sites patrimoniaux du Pays de Guingamp a permis l’émergence d’un réseau d’anciens sites industriels chargés d’histoire dont le thème fédérateur est l’eau.

Le projet du réseau "au fil de l’eau" se décline autour de la réhabilitation de trois sites industriels dont l’histoire économique a été marquée par la présence de l’eau : Les Papeteries vallée à Belle-Isle-en-terre, le Petit Echo de la Mode à Chatelaudren et le moulin du Palacret à Saint-Laurent de Bégard.

La réhabilitation de ces lieux de mémoire se fait grâce à la présence d’artistes, de conférenciers, dont les interventions accompagnent le projet de réhabilitation.

Avec l’appui du Fourneau, centre national des arts de la rue, la compagnie Opus construit un projet autour de la mémoire imaginaire locale. Elle sera invitée, entre création et diffusion, pour une résidence éclatée sur les 3 sites et sur 3 ans (2007-2009). Outre la présentation du « Petit répertoire », de « colliers de nouilles » et de « vente aux gens chers », O.p.U.S réalisera une exposition commentée de plusieurs curiosités mécaniques, « les moulins de la perruque ».

Le projet :

Tout commence en novembre 2007 par un don de Madame Françoise Louven au Conservatoire des Curiosités : la carcasse d’un surprenant moulin à eau…

Une lettre accompagne l’objet et précise que ce moulin individuel avait été réalisé après guerre par son père, et qu’il avait été construit, comme beaucoup dans le pays, "à la perruque" [1] dans les papeteries Vallée.

La lettre mentionne également que ce moulin était utilisé par Monsieur Louven comme épouvantail à blaireaux afin de les éloigner de ses champs de lin.

Le conservatoire des curiosités a donc souhaité entreprendre une mission de collectage et de restauration des moulins en perruque du Pays de Guingamp et permettre ainsi de découvrir un aspect méconnu de l’histoire ouvrière de la région.

Du 15 au 25 mars, O.p.U.S a installé bureaux et ateliers du Conservatoire des Curiosités à Belle Isle en Terre (22).

Participent à cette résidence :
 Marie Bouchacourt, Bertrand Boulanger et Jean-Baptiste Gaudin (réalisation des objets et constructions)
 Domi Giroux, Chantal Joblon et Pascal Rome (écriture et collectage)

Le Pourneau de Brest a ouvert une page internet qui permettra de suivre les différentes étapes de cette restauration :
http://www.lefourneau.com/delaperruque


Notes

[1« La perruque » était une combine d’ouvriers qui permettait de réaliser certains bricolages personnels sur le temps de travail et avec l’outillage de l’entreprise. La perruque se pratiquait bien évidemment à l’insu du patron… L’utilisation de matériaux destinés au rebut était chose fréquente et il n’était pas rare qu’elle s’accompagne de petites « quincailles » ramassées sur place ; autrement dit, certaines perruques ont pu voir le jour grâce aux vis et aux baguettes de soudure du patronat…
Durant une longue période (du front populaire aux années 70), les objets en perruques, comme le système D, ont permis à de nombreuses familles d’accéder à une certain confort que leurs moyens ne leur permettaient pas.
Les moulins en perruque font partie de ce patrimoine d’objets uniques et non manufacturés qu’affectionne le Conservatoire des curiosités.
Dans certaines régions de rivières ou de vent, les moulins en perruques ont permis à de nombreuses personnes d’améliorer leur ordinaire en récupérant l’énergie offerte par la nature et de l’utiliser à des fins plus ou moins utiles. Ainsi, dans l’Isère, on trouve des moulins en perruque pour casser les noix ou planter les clous, en Dordogne ils servent à éventer les foies, chasser les taons ou tricoter des chandails et en bourgogne à dégorger les escargots ou laver les bouteilles.

  • Le 23 mars 2008 à 18:11

    Bravo et merci Monsieur Romet pour ces nouvelles phraiches !
    Je suis bien heureuse de mieux me rendre compte que tous vos déplacements correspondent belle et bien aux missions du Conservatoire des curiosités !
    Je vous félicite de vos investigations fructueuses.
    A très bientôt au bureau.
    Marion Mortez, secrétaire de direction au Conservatoire des Curiosités.
    PS : pourriez vous penser à me ramener vos notes de frais (merci de ne pas les plier en trop petits ; pourriez vous utiliser une grande enveloppe kraft plutôt que la pochette de la carte bleue ?)

  • Le 24 mars 2008 à 11:05

    Un épouvantail à blaireaux :
    Biskoaz kemend-all !

    Mais jusqu’où va donc vous mener votre manie de vouloir toujours motoriser les animaux ?

  • Le 24 mars 2008 à 17:16

    Salut les gens !

    Quel plaisir d’ avoir de vos nouvelles et de constater que les phabricants s’activent pour nous faire rêver encore et encore. La nièce est passée nous faire un p’tit coucou samedi et nous a tout raconté. L’été s’annonce riche en événements !
    Pour la kermesse à Brioux, j’ai commencé à battre le rappel auprès des amis. J’ai aussi comme modeste projet de fabriquer une petite extension à la buvette avec ma remorque à bras ( Chez Farraghini ??). Elle pourrait rendre de menus services et égayer le paysage opusien si besoin en était. What do tou think about this brilliant idea ?
    On en reparle dès ton retour et on vous invite à souper samedi 5 avril.

    La bise du Marais tout giboulé


    Nico

    PS : et si Opus finalement était la convergence en oméga de la planétisation humaine… a moins que ce ne soit une simple méga-synthèse entre procaryotes et chinchards dans la noosphère ?

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